YODWICHA et Azize HLALI enflamment le Best Of Siam 7
YODWICHA est IM-PRE-SSIO-NNANT ! Son combat contre Bobo SACKO hier au BEST OF SIAM 7 a été époustouflant, avec un Bobo SACKO courageux comme jamais et un YODWICHA surhumain. L'autre sensation de la soirée fut la victoire d'Azize HLALI face à KONGSAK. Le Bordelais, avec une aisance technique admirable, enchaine une troisième victoire contre un top thaï et se place définitivement comme le potentiel futur numéro 1 français...
- 65 kg :
- Azize HLALI (Collectif Bordelais) bat KONGSAK Sitboonmee (Thaïlande) à l'unanimité des juges
Azize HLALI est au départ impérial. Mettant en place la même défense infranchissable que face à Singdam (lors du dernier Best of Siam) alliée à une attaque plus créative et audacieuse que jamais, le Bordelais est dans un grand soir ! La tête de Kongsak valdingue à n'en plus finir de ses enchaînements courts en anglaise, le tibia d'Azize fait rempart sur chaque low kick, et son corps à corps ne laisse pas de place aux coudes du Thaï. Le Bordelais se joue bien de ce dernier et envoie des low kicks secs sur la jambe avant de Kongsak quand il ne le surprend pas en directs ou avec ses front kicks au visage. C'est bien simple, les deux premiers rounds sont un régal pour le public, il est dur dans sa boxe et à l'aise sur le ring. Mais peu à peu, le Thaï va miser sur sa puissante jambe arrière et faire reculer Azize. Ce dernier a la fâcheuse tendance, amusante la première fois, de se jeter au sol pour esquiver les envolées en middles du Thaï. Ce qui lui aurait certainement coûté le combat en Thaïlande est répété plusieurs fois par round, agaçant quelque peu le Thaï, qui n'en démord pas et continue son pressing jambe arrière. Néanmoins Azize HLALI continue de nous gratifier d'une boxe des plus variées, alliant de bonnes sorties en coudes et en poings à un travail jambe arrière presque aussi efficace que celui de Kongsak. À de nombreuses reprises il va encore venir percuter la tête du Thaï en direct et le gêner en corps à corps (même si c'est à Kongsak qu'on doit les plus nettes sorties en genoux). Sur la fin du combat, entre chutes volontaires et allers-retours au tapis par de similis projections de Kongsak, la boxe d'Azize HLALI perd un peu de sa superbe. Mais qu'importe, il l'emporte aux points et signe une nouvelle grosse victoire sur un Thaïlandais !
- 67 kg :
- YODWICHA Por Boonsit (Thaïande) bat Bobo SACKO (Team Bilos Le Mee) à l'unanimité des juges
Pas de round d'observation entre les deux nak muay qui entrent dans le vif du sujet dès les premiers échanges. Le visage fermé, Yodwicha cherche le combat dur et trouve en Bobo SACKO un client qui lui donne du fil à retordre, notamment en corps à corps, dans le premier round ... Le Thaï appuie sur l'accélérateur dans la deuxième reprise et met à mal la défense de Bobo SACKO. Il ne lui laisse aucun répit, enchaînant si vite que le Français a un temps de retard sur chaque coup. Yodwicha attaque excessivement vite et varie les armes et les lignes avec tant d'incertitude pour son adversaire qu'il est impossible de prédire par où il va continuer son pressing incessant. Son corps à corps plie littéralement en deux Bobo SACKO, écartant sa tête sur le côté pour mieux l'éreinter. Bobo SACKO y va au courage mais il est compté une première fois et manque de l'être une seconde fois sur un coude. L'épreuve est dure, intense, Yodwicha est intraitable, Bobo SACKO résistant, mais la différence de niveau est telle que c'est en mode survie que se met Bobo, tout le public parisien en coeur avec lui. André ZEÏTOUN vient à chaque minute de repos appuyer Nicolas SUBILEAU et toute la team BILOS pour encourager Bobo SACKO. Il doit y aller en anglaise. Bien tendre les bras en directs, combattre là où il lui reste de la marge de manoeuvre, en anglaise. Yodwicha a pris tout le reste. Bobo SACKO, avec un coeur plus grand qu'il ne l'aurait peut-être jamais pensé, va résister et avancer, prendre et répondre, accepter les contres, le corps à corps impossible de Yodwicha, encaisser les puissants middles du Thaï et avancer, encore et encore, au point de le cadrer sur la fin du combat. Dominé outrageusement mais vaillant comme jamais, Bobo SACKO aura tenu jusqu'au bout. Impressionnants. Les deux ! Bravo.
- 72 kg :
- CHANAJON PK Saenchai MuayThaiGym (Thaïlande) bat Jimmy VIENOT (Star Boxing Montpellier) à l'unanimité des juges
Après un premier round d'observation les esprits s'échauffent : Jimmy VIENOT envoie de bonnes jambes, bloque bien les attaques du Thaï et marque ses points avec assurance (plaçant même un enchaînement low kick-high kick sauté) jusqu'à ce qu'une droite large et sèche de Chanajon ne vienne percuter son menton en milieu de deuxième round. Il vacille et perd ses appuis, retombant sur les cordes il est tout de suite assiégé par le Thaï (high kick sauté) mais il tient bon, montant sa garde et acceptant la salve de coups sans broncher. Il tourne, s'échappe et reprend ses esprits, contrant à son tour le Thaï et le touchant bien lui aussi. Mais il est marqué, il baisse un peu la garde, ce à quoi le reprend son coin à plusieurs reprises. Dans les rounds suivants, Jimmy VIENOT cadre et attaque avec le frein un Chanajon qui profite plus que lui de la différence de garde des deux (Jimmy est gaucher, Chanajon droitier). Mais le Montpelliérain n'est pas en reste, le coeur à l'ouvrage, il va encercler le Thaï d'attaques dans la dernière reprise, cherchant la faille et la créativité dans ses attaques. Mais Chanajon est en verve ce soir, il n'est pas venu faire des emplettes à Paris, ce soir il sait qu'il a un client habitué des rings thaïlandais en face de lui et il ne lui fait aucun cadeau (grinçant parfois de rage, déterminé dans le combat - mais toujours avec le sourire), profitant de la moindre fraction de retard de Jimmy dans ses retraits ou de la moindre faille dans sa défense. Chanajon l'emporte à l'unanimité des trois juges.
+ 95 kg :
- Yassine BOUGHANEM (Skarbowsky Gym) bat Yuksel AYAYDIN (Team Nas-R.K) à l'unanimité des juges
C'est la première fois que Yassine BOUGHANEM est confronté à un adversaire de son gabarit, et cela ne le gênera pas beaucoup tant il marquera le début du combat de la même emprise que celle avec laquelle il avait dominé Thomas ALIZIER lors du dernier Best of Siam. Bien que commençant avec entrain son combat, Yuksel AYAYDIN va dans le second round se trouver dépassé par un Yassine BOUGHANEM véloce, puissant et stratégiquement très intelligent. Au point de tenter de le repousser d'un coup de tête d'énervement dans la troisième reprise. Usant beaucoup ce soir de ses coudes, Yassine BOUGHANEM profitera de quelques relâchements de Yuksel AYAYDIN en corps à corps pour asséner à plusieurs reprises ses sok. Pas en reste, Yuksel AYAYDIN lui répond bien en anglaise et accepte l'affrontement en corps à corps. Par ailleurs, il encaisse bien les middles de Yassine BOUGHANEM pour mieux entrer en anglaise, n'hésitant pas à piquer en coudes directs. Peu à peu, le Lyonnais accentue son cadrage et prend à son compte les attaques les plus nettes du quatrième round. Dans la dernière reprise, les échanges gagnent encore en intensité, chacun y allant avec toute sa force pour marquer son adversaire, qui en coudes, qui en anglaise, passant par des phases de corps à corps à l'avantage du Belge. Mais le mors est du côté de Yuksel AYAYDIN, le Turc avance sans relâche sur son adversaire et tentera jusqu'au bout de refaire son retard. Yassine BOUGHANEM l'emporte à l'unanimité des juges.
- 70 kg :
- Charles FRANÇOIS (Muay Thaï Academy 57) bat Morgan ADRAR (Bor Rak Seedam Annecy) à l'unanimité des juges
C'est avec beaucoup d'impact physique que les deux nak muay vont se livrer dans leur combat. Assez égaux dans les échanges, ils vont bien travailler en corps à corps et à distance. Chacun rendant à l'autre l'amabilité. Plus petit, Morgan ADRAR délivre beaucoup de genoux dans les cuisses en corps à corps tandis que Charles FRANÇOIS cherche plus à le fatiguer en passages de bras. Les genoux du Messin sont mieux servis à mi distance, ponctuant ses bons enchaînements pieds poings. C'est d'ailleurs dans ce domaine que Charles FRANÇOIS s'impose plus marquant peu à peu le visage de son adversaire en anglaise. Le combat ne sortira pas de ce schéma, domination de Charles FRANÇOIS en pieds poings (malgré quelques bonnes sorties de l'Annécien) et Morgan ADRAR se focalisant sur des coups de genoux sur les cuisses. Charles FRANÇOIS l'emporte à l'unanimité des juges.
- 63,5 kg :
- Khalid BIBI (BIGA Muay Thaï Club) bat Guillaume PASCAL (Olympe Garennois Colombes) aux points
Khalid BIBI entre dans son combat avec beaucoup de sérénité. Guillaume PASCAL le cadre gentiment, tentant d'entrer dans le combat en corps à corps et délaissant quelque peu son fort potentiel en anglaise. En effet, gêné par un Khalid BIBI tout en esquive face à ses attaques en poings, il se retrouve souvent dans une confrontation au corps à corps où Khalid BIBI le domine. Le nak muay de la team BIGA va gérer avec intelligence ses placements de tête et de bras en corps à corps pour marquer à plusieurs reprises avec ses coudes. Ce dernier semble savoir où il veut mener son jeune adversaire et il va gérer avec intelligence du début à la fin. Lançant de rapides middles jambe arrière (il est gaucher) il s'applique à définir un périmètre de sécurité à mi distance qui bloque Guillaume PASCAL dans son avancée et l'oblige à se rapprocher en corps à corps, où Khalid BIBI excelle ... Les middles claquent sur le côté droit de Guillaume PASCAL, qui se trouve bien freiné et n'attaque pas ce soir autant qu'il nous en a donné l'habitude, au grand désarroi de son coin. Malgré cela, son cadrage ne s'arrête pas une seconde et, bien que subissant la loi d'un Khalid BIBI tout en malice, il va peu à peu, mais trop tard, marquer le combat de son empreinte physique et imposer son anglaise dans les deux derniers rounds. Khalid BIBI l'emporte aux points.
- 55 kg :
- Elias MAHMOUDI (Mahmoudi Gym) bat Ryan SHEEHAN (Irlande) à l'unanimité des juges
Cela va sans dire qu' Elias MAHMOUDI a commencé son combat avec une intensité et une détermination à en finir au plus vite que ne renierait pas Yodwicha. Invasif au possible, dur dans ses coups, souple dans ses mouvements et prolixe dans sa boxe, Elias MAHMOUDI s'exprime sur un ring tel un Perry MASON en pleine plaidoirie, maîtrisant chaque aspect d'un art qui, techniquement, semble ne plus avoir de secret pour lui. Toutes les armes du Muay sont de sortie, balayages, genoux, coudes, anglaise : la cerise sur le gâteau de cette belle soirée de Muay. Mais en face il y a un Irlandais. Après l'exemple Thaï, le robuste Hollandais et le technicien Français, voici venu des Islands un échantillon de ce que la terre fait de plus coriace. Ryan SHEEHAN prend, encaisse, accepte le combat que lui inflige Elias MAHMOUDI mais il ne lâche rien, semble ne même pas en souffrir. Son corps pâle rougi par les coups au fil des rounds, il avance, recule, tourne, mais combat toujours : il est là ! Debout, tenace, volontaire ; se révélant lui aussi varié dans sa boxe, en réussite avec ses crochets qui touchent à plusieurs reprises le Bonneuillois, l'Irlandais fait son combat, un cran en dessous du Français techniquement, mais répondant à tel point qu'il est difficile de dire qu'il est dominé dans l'ensemble. Seul dans son coin, son entraîneur y met tout ses poumons. La boxe de l'Irlandais n'est pas aussi belle que celle du Français, mais elle n'en est pas moins efficace, il gêne bien et marque ses points quand on ne l'attend pas. Sa principale qualité étant d'être aussi dur au mal qu'une paire de paos toute neuve. En face, Elias MAHMOUDI fait le travail et l'emporte logiquement.
Assaut Benjamins - 32 kg :
- Sofiane EL HERBI (US Nanterre) et Elias MENDOCI (Mahmoudi Gym) font match nul
Assaut Poussins - 28 kg :
- Kaïs HOUAR (Derek Gym) bat Mathias FERILOT (La belle équipe) à l'unanimité des juges
Photos de Romain DEVOISE