Les Européens excellents lors du K-1 WGP Final Elimination
Par Monty DiPietro le mercredi 04 octobre 2006
OSAKA, le 30 septembre 2006 – les combattants venus d’Australie, de Nouvelle-Zélande, de Trinité, du Japon et de la Corée sont tous tombés au fur et à mesure, tous sauf un Brésilien. Tout tournait autour des puissants européens ce soir au tournoi éliminatoire du WGP de K-1 2006 à Osaka.
Alors que rien n’est comparable à l’épisode de la finale du WGP de K61 (huit prétendants pour une seule place) l’évènement annuel éliminatoire dégage sa propre énergie. Ici les combattants n’ont pas besoin de marcher de long en large à l’idée d’une longue nuit de combat ni de spéculer sur un potentiel second ou troisième adversaire. Avec un seul et unique affrontement les combattants peuvent entreprendre différentes préparations et concentrer toute leur énergie sur leur unique adversaire, qui constitue la seule entrave à l’obtention d’une place pour le plus prestigieux évènement parmi tous les sports de combats : la finale de K-1 du dôme de Tokyo.
Les vainqueurs de tournois régionaux et d’exceptionnels combattants ont rejoint les finalistes du WGP 2005 et sont allés bosser ce soir au Osaka Jo Hall. La soirée comportait huit combats (se déroulant sous les règles régulières du K-1, 3min x 3R), et les huit vainqueurs de ceux-ci iraient au Dôme de Tokyo. Les 16 participants avaient en commun leur excellence, ceci mis à part, ils étaient tous uniques – une variété de styles, des vétérans et des nouveaux venus, de la finesse mais aussi des bagarreurs.
Le premier match fut un combat entre nouveaux venus. L’explosif kick boxer russe Ruslan Karaev, 23 ans, se retrouva contre le hollandais Badr Hari, un ancien pratiquant de MuayThai de 21 ans qui a échangé son image d’enfant terrible contre l’improbable sobriquet "Golden Boy." Avec son maillot des Laker’s de Los Angeles, Hari avait un style de gangsta rap et il prit son temps pour faire son entré sur le ring. Karaev contrasta en faisant amicalement le tour du ring pour toucher les mains que les spectateurs tendaient vers lui. Puis ce fut enfin l’heure de débuter ce spectacle tant attendu.
Le combat malheureusement, ne dura qu’une fraction de temps, c’est-à-dire moins longtemps que les mises en scène le précédent. Hari fit un bon départ; il lança de durs low kicks qui semblaient piquer Karaev. Mais au cours de ce rapide échange, Karaev avança avec un cochet gauche suivi d’un droit qui laissa Hari affalé dans le coin. Karaev lança un autre coup de poing, puis un coup de pied avant que l’arbitre, qui se trouvait derrière l’action se s’interpose pour déclarer un down. Hari ne se releva pas ni ne pris d’attitude combative; c’était donc la fin du combat.
Hari et ses seconds se sont ensuite rendus au coin de Karaev, protestant avec véhémence, alors que les rediffusions de l’écran géant poussaient les fans à spéculer sur un éventuel coup de coude et des coups ultérieurs. Mais le combat était terminé et le gong avait sonné. Karaev récupéra son trophée et quitta la scène. Hari de son côté restait sur place le regard percent et des officiels ont du lui demander de descendre du ring. "J’arrête de combattre!" beugla furieusement Hari en sortant, "Je vous le dit maintenant, j’arrête de combattre!" C’est une promesse qui a été proférée par Hari ce soir là – mais en réalité l’enfant terrible a fait la promesse de continuer à combattre.
Gary Goodridge arrivant de Trinité et Tobago par le Canada fut un remplaçant de dernière minute. Dans le deuxième combat, il pris le double champion du WGP : Remy Bonjasky des Pays-Bas.
Bonjasky est terrifiant avec son jeu de jambes, alors que Goodridge, connu pour ses départs rapides établit ses échanges sur la puissance de frappe de ses poings. Goodridge était incroyablement précautionneux dans le début de match et cela lui coûta cher. Bonjasky prit l’initiative, s’avançant avec un parfait coup de genou sauté et marqua ainsi un down à mi-chemin du premier round. Goodridge se redressa au dernier moment avant la fin du décompte. Il fit un bref barrage en lançant des coups vers le corps de son adversaire, mais rien de vraiment menaçant. Le second round fut similaire, Bonjasky contrôla la distance, choisissant ses distances d’attaques et lançant des coups pénétrants, bloquant bien quand Goodridge passait outre sa défense. Au troisième round, Bonjasky avait pris le contrôle total, et plaça un coup de genou sauté dans le visage de son adversaire, suivi de deux coups de poing et un high kick. Ceci laissa son adversaire hors jeu et il prit son ticket pour le Dôme de Tokyo.
Le Brésilien Glaube Feitosa est un combattant de Kyokushin, uniquement, et il est très technique. Il a inscrit une courbe d’amélioration montante, qui lui a permis l’année dernière de participer au combat final du Dôme de Tokyo. Lors du troisième match de la soirée, il a mis tout son panache pour combattre le puissant champion du GP Océanien, l’Australien Paul Slowinski.
Feitosa était en parfaite condition physique, il ébranla Slowinski relativement tôt avec une droite et distribua ses coups avec une cadence infernale. Slowinski montra sa technique avec un sacré nombre de combinaisons de coups de pieds et de coups de poings, et à son crédit il continua à progresser jusqu’au gong marquant la fin du match. Mais là où Slowinski se révéla être un artisan fin, Feitosa se montrait un artiste fou, frappant comme un sourd en low kicks, enfilant des coups de poing, lançant des high kicks de style Kyokushin préternaturels – combattant avec un équilibre et un rythme auxquels Slowinski, frustré, n’arrivait pas à s’adapter. Une victoire unanime et bien méritée pour le brésilien.
Dans un combat entre géants du karaté, de défendant en titre du WGP, le hollandais Semmy Schilt affrontait le vainqueur du tournoi européen de K-1 de cette année, le Suisse Bjorn Bregy. Avec 202cm/6'8", Bregy est accoutumé à dépasser ses adversaires en taille. Mais aujourd’hui il devait lever le menton pour regarder Schilt dans les yeux car il mesure 212cm/6'11, c’est une véritable tour de puissance. Bregy eut aussi l’occasion de regarder Schilt depuis le tapis, et ce, à trois reprises.
Le combattant Suisse commença courageusement, mais a mi chemin du premier round, alors qu’il avait lancé une gauche, Schilt contra de manière décontractée avec une gauche également, le dépassa et marqua down. Bregy fut évidemment blessé sérieusement lors de cet échange, et alors qu’il se releva avant la fin du décompte, et continua, il fut forcé d’abandonner sous la douleur après avoir reçu un deuxième coup de poing au visage. Cela se termina par un décompte alors qu’il était encore debout, et après qu’il ait récupéré, Schilt fit ce qu’il devait faire, il planta un autre coup de poing dans la tronche abîmée de son adversaire pour enregistrer un troisième down et marquer le KO de la victoire. Avec la façon dont il a combattu, Schilt a d’excellentes chances d’être le champion cette année aussi.
Considéré comme étant l’un des meilleurs combattants de K-1 ayant jamais gagné le WGP, l’incomparable Ray Sefo de Nouvelle-Zélande affronta dans le combat suivant un autre vétéran, le vainqueur du tournoi de repêchage du K-1 l’Allemand Stefan "Blitz" Leko. Lors d’un combat à Osaka, il y a 4 ans, c’était Sefo qui avait remporté la victoire. Ce soir, Leko va chercher à égaliser le score.
Tous deux sont amis en dehors du ring, et le combat mis cela en valeur à plusieurs reprises – les échanges techniques étaient préférés à l’instinct meurtrier. Parfois nous pouvions assister à la scène suivante : Sefo, la plupart du temps planté, avançait avec sa terrible droite; Leko toujours dans le mouvement, pénétrait avec des jabs et des directs. Tous deux lançaient des low kicks et des combinaisons une-deux de-ci, de-là, mais aucun ne pouvais suivre lorsqu’ils avaient la possibilité de prendre l’avantage. Ces deux copains lancèrent pas mal d’attaques créatives, des coups de pieds retournés, des coups de poing, des coups de pieds latéraux – mais aucun ne pu faire de dégât avec ces techniques non plus. Les juges ne pouvaient pas mettre fin au combat avant la troisième manche ; ils décidèrent donc de faire une dernière manche décisive. Il y avait d’avantage d’esprit mais tous deux étaient encore très proches – il échangeaient des low kicks, Sefo baissa sa garde pour inciter son adversaire à relever le challenge de le vaincre, Leko testa sans arrêt avec sa gauche et plaça des low kicks. Les juges décidèrent que Leko méritait davantage la victoire, il fut donc expédié au Dôme de Tokyo.
"Oui j’était précautionneux," déclara Leko dans son interview d’après match, "J’étais plus agressif avant mais maintenant que je suis plus âgé, je peux combattre plus intelligemment. Mais en me sous estimez pas, j’ai 32 ans et c’est mon heure, c’est mon année, je vais remporter le Grand Prix!"
Le quadruple champion de K-1, le kick boxeur hollandais de 41 ans appelé Ernesto "Mr. Perfect" Hoost, est sorti de sa semi retraite pour combattre. "Je n’avais pas d’autre choix," déclara Hoost d’avance, "que de saisir ma chance, me donner à 100%, et tenter de mettre une fin superbe à ma superbe carrière." Dans cette incroyable course pour les cinq titres du WGP, son premier obstacle fut le champion du GP d’Asie de cette année, un karatéka japonais du nom de Yusuke Fujimoto.
Fujimoto ne semblait pas intimidé par son adversaire, et utilisa sa droite efficacement tout au long du premier round. Hoost envoya d’occasionnels low kicks mais le reste du temps il avait l’air de tenter de nouvelles actions expérimentales. Dans la seconde manche, Fujimoto était de nouveau là avec ses poings, lançant des séries de coups au corps auxquelles son adversaire ne répondait pas. Hoost commença le troisième round avec quelques étincelles, lança trois low kicks, et manqua de peu son adversaire avec sa suite de coups de poing. Plus tard au cours de ce même round, comme Fujimoto s’avançait avec un poing gauche, Hoost bloqua rapidement et contra. Alors qu’ils étaient tous deux en déséquilibre, Hoost cogna Fujimoto sur le dessus des jambes avec un low kick. Tous deux tombèrent, et Fujimoto, grimaçant ne se releva pas. Le combattant japonais ne put tenir jusqu’au bout du décompte et finalement s’éloigna en boitant tandis que Hoost élevait un trophée pour célébrer sa qualification pour la finale.
Ensuite, le japonais Musashi pratiquant le style Seidokaikan, s’opposa à l’allemand Chalid "Die Faust", qui remporta le GP USA à Las Vegas en avril devant ses supporters d’Osaka.
Le départ fut vif, tous les deux légers sur leurs pieds échangèrent des coups de poings et de pied. Die Faust parvint à placer deux droites, alors que Musashi de son côté donnait de très puissants low kicks. Dans la seconde manche, Die Faust continua avec ses poings, marquant avec un direct du gauche et passant sa droite incroyablement bien. Musashi lança des coups de poing ici mais ne put trouver sa distance ni soutenir les attaques. Musashi devait donc y parvenir dans le troisième round -- mais Die Faust ne lui laissa aucune chance. L’Allemand inscrivit un pourcentage élevé de contact avec les poings, alors que Musashi, dont l’œil droit était fermé tellement il avait enflé, essayait encore et encore mais ne pouvait atteindre sa cible en high kicks. Die Faust aurait pu battre en retraite à ce moment, mais il ne ralentit pas la cadence, donnant coup sur coup en quête de points jusqu’au son final du gong. Deux juges le donnèrent vainqueur, alors que le troisième donnait Musashi vainqueur. La décision prise par la majorité fut saluée poliment par la foule, qui avait le coeur brisé -- par les défaites de leurs deux combattants locaux et par le fait qu’aucun combattant japonais ne se soit qualifié pour la finale du dôme de Tokyo.
Die Faust déclara après coup: "Il n’y a pas de meilleure équipe d’entraînement que celle de mon club [Golden Glory]. La manière dont nous nous entraînons est plus dure que nos combats, tous les jours on peut se faire mettre KO ! Musashi est un très bon combattant mais j’étais prêt, nous nous sommes entraînés, et j’étais prêt à faire cinq reprises s’il le fallait. Je suis content car les juges ont pris la bonne décision après trois rounds, et je suis impatient d’aller au Dôme de Tokyo!"
Le combat principal fut une opposition entre puissance et taille, entre le solide kick boxer français Jérôme LeBanner (190cm/6'3";120kg/265lbs) et le gargantuesque coréen Hong-Man Choi (218cm/7'2";163kg/360lbs), ex lutteur Silium.
Il y eut des interrogations au cours des jours précédents à propos de cet évènement à savoir si LeBanner irait à Osaka, et il a faillit ne pas venir. Il tient le premier rôle dans "Astérix aux Jeux Olympiques," un film produit en France avec un casting qui inclut Gérard Depardieu et Zinedine Zidane. Il y eut des difficultés en ce qui concerne les contrats et assurances, mais LeBanner a bénéficié d’une intervention de l’influent Alain Delon et fut autorisé à venir au Japon. Cependant, les retards des vols d’Air France ont continué à menacer la participation du Français. LeBanner est finalement arrivé à Osaka à peine quelques heures avant le combat, et fut transporté directement de l’aéroport jusqu‘au lieu de l’évènement.
Ne semblant pas souffrir du décalage horaire, LeBanner fit un intelligent premier round, s’engouffrant sous Choi, hors d’atteinte, libre de lancer des low kicks puis battant en retraite rapidement. La stratégie du retrait rapide fut contrée par Choi lors de la seconde reprise, par un front kick marquant la distance, mais toujours persistant LeBanner se rapprocha sans se soucier de rien et embrouilla son adversaire qui était bien plus large que lui. Choi monta son genou haut dans la troisième manche mais LeBanner y échappa en esquivant. Les clashes étaient vifs, Choi avait de bons uppercuts, LeBanner, lui, reprenait ses attaques furtives suivies de retraits, se penchait en avant avec des coups au corps et faisait claquer un crochet du droit. A la fin, LeBanner fut déclaré vainqueur sur l’ardoise d’un des juges, mais il y avait trois juges et les deux autres avaient conclu à un match nul – il a donc fallu rajouter un round supplémentaire pour faire la différence.
Ce fut de nouveau un round passionnant, Choi était dedans avec une droite, mais loupa sa cible avec son genou, LeBanner l’entourait et débrouillait bien avec ses low kicks et sa droite. Les juges déclarèrent unanimement le Français vainqueur de ce combat.
LeBanner était de vraiment bonne humeur après ce combat et – cela devrait soulager Monsieur Delon – n’eut pas la moindre égratignure. "C’était dur de se préparer pour ce combat," dit-il, "Parce que je n’ai pas pu trouver un partenaire d’entraînement si grand en France. Il est dangereux, ses genoux arrivent au niveau de ma tête, il n’est pas humain !" blagua LeBanner. "Mais c’est un home bien et je l’aime bien, il est très dur à vaincre, il est peut être le mec le plus fort en K-1, et il a des os durs -- quand je l’ai frappé, je me suis fait mal à la jambe ! Je suis sur qu’avec davantage d’expérience, d’ici deux ans plus personne ne sera capable de le mettre à terre!"
Maintenant que les huit finalistes du World GP de K-1 2006 ont été déterminés, le plateau des combats du dôme de Tokyo sera élaboré Lundi 2 octobre au studio de Fuji Télévision.
L’évènement de ce soir mettra aussi en scène l’émouvante cérémonie de retraire du vieux mentor de LeBanner : Mike Bernardo. Le boxeur sud africain avait passé son temps au stand de K-1 de soutient pour “Save the Children “—une organisation non gouvernementale active dans plus de 100 pays et dédié pour améliorer la santé et l’éducation des enfants dans le besoin. Bernardo fit ensuite une apparition au centre du ring pour s’adresser à ses fans : "Nous avions pas mal de souvenirs en commun," dit-il en japonais, "des souvenirs que je n’oublierai jamais. Merci et s’il vous plait ne m’oubliez pas."
Alors que rien n’est comparable à l’épisode de la finale du WGP de K61 (huit prétendants pour une seule place) l’évènement annuel éliminatoire dégage sa propre énergie. Ici les combattants n’ont pas besoin de marcher de long en large à l’idée d’une longue nuit de combat ni de spéculer sur un potentiel second ou troisième adversaire. Avec un seul et unique affrontement les combattants peuvent entreprendre différentes préparations et concentrer toute leur énergie sur leur unique adversaire, qui constitue la seule entrave à l’obtention d’une place pour le plus prestigieux évènement parmi tous les sports de combats : la finale de K-1 du dôme de Tokyo.
Les vainqueurs de tournois régionaux et d’exceptionnels combattants ont rejoint les finalistes du WGP 2005 et sont allés bosser ce soir au Osaka Jo Hall. La soirée comportait huit combats (se déroulant sous les règles régulières du K-1, 3min x 3R), et les huit vainqueurs de ceux-ci iraient au Dôme de Tokyo. Les 16 participants avaient en commun leur excellence, ceci mis à part, ils étaient tous uniques – une variété de styles, des vétérans et des nouveaux venus, de la finesse mais aussi des bagarreurs.

Le combat malheureusement, ne dura qu’une fraction de temps, c’est-à-dire moins longtemps que les mises en scène le précédent. Hari fit un bon départ; il lança de durs low kicks qui semblaient piquer Karaev. Mais au cours de ce rapide échange, Karaev avança avec un cochet gauche suivi d’un droit qui laissa Hari affalé dans le coin. Karaev lança un autre coup de poing, puis un coup de pied avant que l’arbitre, qui se trouvait derrière l’action se s’interpose pour déclarer un down. Hari ne se releva pas ni ne pris d’attitude combative; c’était donc la fin du combat.
Hari et ses seconds se sont ensuite rendus au coin de Karaev, protestant avec véhémence, alors que les rediffusions de l’écran géant poussaient les fans à spéculer sur un éventuel coup de coude et des coups ultérieurs. Mais le combat était terminé et le gong avait sonné. Karaev récupéra son trophée et quitta la scène. Hari de son côté restait sur place le regard percent et des officiels ont du lui demander de descendre du ring. "J’arrête de combattre!" beugla furieusement Hari en sortant, "Je vous le dit maintenant, j’arrête de combattre!" C’est une promesse qui a été proférée par Hari ce soir là – mais en réalité l’enfant terrible a fait la promesse de continuer à combattre.

Bonjasky est terrifiant avec son jeu de jambes, alors que Goodridge, connu pour ses départs rapides établit ses échanges sur la puissance de frappe de ses poings. Goodridge était incroyablement précautionneux dans le début de match et cela lui coûta cher. Bonjasky prit l’initiative, s’avançant avec un parfait coup de genou sauté et marqua ainsi un down à mi-chemin du premier round. Goodridge se redressa au dernier moment avant la fin du décompte. Il fit un bref barrage en lançant des coups vers le corps de son adversaire, mais rien de vraiment menaçant. Le second round fut similaire, Bonjasky contrôla la distance, choisissant ses distances d’attaques et lançant des coups pénétrants, bloquant bien quand Goodridge passait outre sa défense. Au troisième round, Bonjasky avait pris le contrôle total, et plaça un coup de genou sauté dans le visage de son adversaire, suivi de deux coups de poing et un high kick. Ceci laissa son adversaire hors jeu et il prit son ticket pour le Dôme de Tokyo.

Feitosa était en parfaite condition physique, il ébranla Slowinski relativement tôt avec une droite et distribua ses coups avec une cadence infernale. Slowinski montra sa technique avec un sacré nombre de combinaisons de coups de pieds et de coups de poings, et à son crédit il continua à progresser jusqu’au gong marquant la fin du match. Mais là où Slowinski se révéla être un artisan fin, Feitosa se montrait un artiste fou, frappant comme un sourd en low kicks, enfilant des coups de poing, lançant des high kicks de style Kyokushin préternaturels – combattant avec un équilibre et un rythme auxquels Slowinski, frustré, n’arrivait pas à s’adapter. Une victoire unanime et bien méritée pour le brésilien.

Le combattant Suisse commença courageusement, mais a mi chemin du premier round, alors qu’il avait lancé une gauche, Schilt contra de manière décontractée avec une gauche également, le dépassa et marqua down. Bregy fut évidemment blessé sérieusement lors de cet échange, et alors qu’il se releva avant la fin du décompte, et continua, il fut forcé d’abandonner sous la douleur après avoir reçu un deuxième coup de poing au visage. Cela se termina par un décompte alors qu’il était encore debout, et après qu’il ait récupéré, Schilt fit ce qu’il devait faire, il planta un autre coup de poing dans la tronche abîmée de son adversaire pour enregistrer un troisième down et marquer le KO de la victoire. Avec la façon dont il a combattu, Schilt a d’excellentes chances d’être le champion cette année aussi.

Tous deux sont amis en dehors du ring, et le combat mis cela en valeur à plusieurs reprises – les échanges techniques étaient préférés à l’instinct meurtrier. Parfois nous pouvions assister à la scène suivante : Sefo, la plupart du temps planté, avançait avec sa terrible droite; Leko toujours dans le mouvement, pénétrait avec des jabs et des directs. Tous deux lançaient des low kicks et des combinaisons une-deux de-ci, de-là, mais aucun ne pouvais suivre lorsqu’ils avaient la possibilité de prendre l’avantage. Ces deux copains lancèrent pas mal d’attaques créatives, des coups de pieds retournés, des coups de poing, des coups de pieds latéraux – mais aucun ne pu faire de dégât avec ces techniques non plus. Les juges ne pouvaient pas mettre fin au combat avant la troisième manche ; ils décidèrent donc de faire une dernière manche décisive. Il y avait d’avantage d’esprit mais tous deux étaient encore très proches – il échangeaient des low kicks, Sefo baissa sa garde pour inciter son adversaire à relever le challenge de le vaincre, Leko testa sans arrêt avec sa gauche et plaça des low kicks. Les juges décidèrent que Leko méritait davantage la victoire, il fut donc expédié au Dôme de Tokyo.
"Oui j’était précautionneux," déclara Leko dans son interview d’après match, "J’étais plus agressif avant mais maintenant que je suis plus âgé, je peux combattre plus intelligemment. Mais en me sous estimez pas, j’ai 32 ans et c’est mon heure, c’est mon année, je vais remporter le Grand Prix!"

Fujimoto ne semblait pas intimidé par son adversaire, et utilisa sa droite efficacement tout au long du premier round. Hoost envoya d’occasionnels low kicks mais le reste du temps il avait l’air de tenter de nouvelles actions expérimentales. Dans la seconde manche, Fujimoto était de nouveau là avec ses poings, lançant des séries de coups au corps auxquelles son adversaire ne répondait pas. Hoost commença le troisième round avec quelques étincelles, lança trois low kicks, et manqua de peu son adversaire avec sa suite de coups de poing. Plus tard au cours de ce même round, comme Fujimoto s’avançait avec un poing gauche, Hoost bloqua rapidement et contra. Alors qu’ils étaient tous deux en déséquilibre, Hoost cogna Fujimoto sur le dessus des jambes avec un low kick. Tous deux tombèrent, et Fujimoto, grimaçant ne se releva pas. Le combattant japonais ne put tenir jusqu’au bout du décompte et finalement s’éloigna en boitant tandis que Hoost élevait un trophée pour célébrer sa qualification pour la finale.

Le départ fut vif, tous les deux légers sur leurs pieds échangèrent des coups de poings et de pied. Die Faust parvint à placer deux droites, alors que Musashi de son côté donnait de très puissants low kicks. Dans la seconde manche, Die Faust continua avec ses poings, marquant avec un direct du gauche et passant sa droite incroyablement bien. Musashi lança des coups de poing ici mais ne put trouver sa distance ni soutenir les attaques. Musashi devait donc y parvenir dans le troisième round -- mais Die Faust ne lui laissa aucune chance. L’Allemand inscrivit un pourcentage élevé de contact avec les poings, alors que Musashi, dont l’œil droit était fermé tellement il avait enflé, essayait encore et encore mais ne pouvait atteindre sa cible en high kicks. Die Faust aurait pu battre en retraite à ce moment, mais il ne ralentit pas la cadence, donnant coup sur coup en quête de points jusqu’au son final du gong. Deux juges le donnèrent vainqueur, alors que le troisième donnait Musashi vainqueur. La décision prise par la majorité fut saluée poliment par la foule, qui avait le coeur brisé -- par les défaites de leurs deux combattants locaux et par le fait qu’aucun combattant japonais ne se soit qualifié pour la finale du dôme de Tokyo.
Die Faust déclara après coup: "Il n’y a pas de meilleure équipe d’entraînement que celle de mon club [Golden Glory]. La manière dont nous nous entraînons est plus dure que nos combats, tous les jours on peut se faire mettre KO ! Musashi est un très bon combattant mais j’étais prêt, nous nous sommes entraînés, et j’étais prêt à faire cinq reprises s’il le fallait. Je suis content car les juges ont pris la bonne décision après trois rounds, et je suis impatient d’aller au Dôme de Tokyo!"

Il y eut des interrogations au cours des jours précédents à propos de cet évènement à savoir si LeBanner irait à Osaka, et il a faillit ne pas venir. Il tient le premier rôle dans "Astérix aux Jeux Olympiques," un film produit en France avec un casting qui inclut Gérard Depardieu et Zinedine Zidane. Il y eut des difficultés en ce qui concerne les contrats et assurances, mais LeBanner a bénéficié d’une intervention de l’influent Alain Delon et fut autorisé à venir au Japon. Cependant, les retards des vols d’Air France ont continué à menacer la participation du Français. LeBanner est finalement arrivé à Osaka à peine quelques heures avant le combat, et fut transporté directement de l’aéroport jusqu‘au lieu de l’évènement.
Ne semblant pas souffrir du décalage horaire, LeBanner fit un intelligent premier round, s’engouffrant sous Choi, hors d’atteinte, libre de lancer des low kicks puis battant en retraite rapidement. La stratégie du retrait rapide fut contrée par Choi lors de la seconde reprise, par un front kick marquant la distance, mais toujours persistant LeBanner se rapprocha sans se soucier de rien et embrouilla son adversaire qui était bien plus large que lui. Choi monta son genou haut dans la troisième manche mais LeBanner y échappa en esquivant. Les clashes étaient vifs, Choi avait de bons uppercuts, LeBanner, lui, reprenait ses attaques furtives suivies de retraits, se penchait en avant avec des coups au corps et faisait claquer un crochet du droit. A la fin, LeBanner fut déclaré vainqueur sur l’ardoise d’un des juges, mais il y avait trois juges et les deux autres avaient conclu à un match nul – il a donc fallu rajouter un round supplémentaire pour faire la différence.
Ce fut de nouveau un round passionnant, Choi était dedans avec une droite, mais loupa sa cible avec son genou, LeBanner l’entourait et débrouillait bien avec ses low kicks et sa droite. Les juges déclarèrent unanimement le Français vainqueur de ce combat.
LeBanner était de vraiment bonne humeur après ce combat et – cela devrait soulager Monsieur Delon – n’eut pas la moindre égratignure. "C’était dur de se préparer pour ce combat," dit-il, "Parce que je n’ai pas pu trouver un partenaire d’entraînement si grand en France. Il est dangereux, ses genoux arrivent au niveau de ma tête, il n’est pas humain !" blagua LeBanner. "Mais c’est un home bien et je l’aime bien, il est très dur à vaincre, il est peut être le mec le plus fort en K-1, et il a des os durs -- quand je l’ai frappé, je me suis fait mal à la jambe ! Je suis sur qu’avec davantage d’expérience, d’ici deux ans plus personne ne sera capable de le mettre à terre!"
Maintenant que les huit finalistes du World GP de K-1 2006 ont été déterminés, le plateau des combats du dôme de Tokyo sera élaboré Lundi 2 octobre au studio de Fuji Télévision.
L’évènement de ce soir mettra aussi en scène l’émouvante cérémonie de retraire du vieux mentor de LeBanner : Mike Bernardo. Le boxeur sud africain avait passé son temps au stand de K-1 de soutient pour “Save the Children “—une organisation non gouvernementale active dans plus de 100 pays et dédié pour améliorer la santé et l’éducation des enfants dans le besoin. Bernardo fit ensuite une apparition au centre du ring pour s’adresser à ses fans : "Nous avions pas mal de souvenirs en commun," dit-il en japonais, "des souvenirs que je n’oublierai jamais. Merci et s’il vous plait ne m’oubliez pas."